La chute

La chute

Informer les masses, réformer les esprits,

Déformer l’espace, réinvestir la vie.

Doucement se glissent dans les cœurs assoupis ;

Rapaces s’immiscent, brisant les ressentis.

Filer, tomber sans fin, dans un puits sans fond

Et s’enfoncer enfin dans les limbes du son.

Sur un fil, sans filet, l’impact est prévu ;

On file sans regret, la chute du vécu.

Plus qu’un vœu…

Tes yeux se troublent face à moi,

Mes vœux te doublent en ton émoi ;

Regarde mieux avec ton cœur,

De nouveaux lieux offrent leurs couleurs.

Regarde mieux avec ton âme,

Avec ce même feu que tu portes sur les femmes.

Regarde mieux, en fermant les yeux,

Attends un peu et tu verras mieux.

Respire mieux avec ton cœur,

De nouveaux lieux offrent leurs odeurs.

Respire mieux avec ton âme

Du même vent qui transporte ta flamme.

Respire mieux, en expirant tes vœux,

Attends un peu et tu verras bien.

 

Tes yeux se troublent en ton émoi,

Mes vœux s’essoufflent face à toi.

Ecoute mieux avec ton cœur,

De nouveaux lieux offrent leurs bonheurs.

Ecoute mieux avec ton âme

La douce musique entonnée par la Dame.

Ecoute mieux le vent des Cieux,

Attends un peu et t’entendras mieux.

Résiste mieux avec ton cœur

A tous ceux qui prêchent le malheur.

Résiste mieux avec ton âme

Avec ce même ton qui te porte au calme.

Résiste mieux et chante tes aveux,

Attends un peu et tu vivras mieux.

Retour vers le présent

Retour vers le présent

Étrange amnésie que l’on partage

Par tous les vents et tous les âges;

Les yeux de l’enfance s’aveuglent

Face aux feux de la conscience.

Pénitence essaimée dans le temps,

Délivrance annoncée par les vents;

Miraculés aveugles aux yeux de velours,

Chantez la fable qui mène au retour!

D’un lointain pays de brumes,

Cheminer vers les terres de clarté

Où jamais on ne cesse d’écrire

Les histoires qui portent l’avenir.

Des lumières d’or couvrent le papier,

Une prière aux morts se pare de gaieté.

La fin réside dans tout commencement

Et se refuse aux sbires du contentement.

Explosion

Explosion

Explosion d’un moment, que nous apportes-tu?

Une joie sans serment qui emporte les vécus.

Et après, que reste-t-il à venir?

Combien de joies sans lendemain occupent nos souvenirs?

Combien de chansons sans refrain troublent nos avenirs?

La joie, vécu éphémère? Vous faites fausse route…

La joie perçue comme mère, bienvenue sur notre route…

Même dans les pâles instants,

Le soleil comme seul roi et l’amour comme foi,

Exploser à tout moment

Sur les voies qui brisent les tourments.

Mirages

Mirages

J’ai tant pleuré sur les déserts,

Que des fleurs ont fini par pousser.

Elles étaient roses et amères,

Transpirant leur parfum d’inachevé.

De cette Terre naquit un éther

Et je me plus à m’enivrer

Des senteurs de la vaste mer

Dont les vagues emportent nos étés.

Trop lointaines pour nos frères,

Elles tendaient à se rapprocher

De ces caves de lumière

Où nos Egos finissent brûlés.

Lorsqu’enfin je reconnus l’hiver

A l’orée de ces brûlantes contrées;

Je compris que de tendres mystères

Attendent nos âmes égarées.

Prince sans terre

Prince sans terre

Je suis un Prince sans terre

Et mon royaume n’a pas de nom ;

Il s’imprime dans tout l’univers

Et tantôt habite mes visions.

Je n’ai pas de peuple, pas de loi

Et mon royaume est immense ;

Il accueille toutes sortes de pas

Dans une étonnante danse.

Je n’ai pas non plus de Roi

Et mon royaume m’étonne ;

Il offre à tous ses droits,

Mais interdit l’accès au trône.

Mes pairs et moi gardons le sceau

Du royaume chimérique,

Il entraîne toute goutte d’eau

Dans une mer sage et unique.

Alice

Alice

J’ai bien appris les contes de mon enfance

Et les ai pris au compte de mes errances.

Sur un chemin trouble et sans pareil,

J’ai forgé mon double dans son réveil.

Les lueurs du monde ont aveuglé mon propos,

Avant que de la ronde n’émane mon repos.

Dans une chambre douce et colorée,

J’ai trouvé l’ambre où dansent les bontés.

D’un pas leste et rapide,

J’ai suivi le chemin du vide.

Je tombe depuis sans fin

Dans un ciel de fées et de vin.

La magie mère

La magie mère

Fier esprit aux larmes fragiles,

Maigre soucis des charmes habiles ;

Une douce musique sonne en des

Airs de saisons aux teintes variées.

Trouble entêtant de l’assurance,

Peur de perdre le faible cocon

De l’esprit voué à la transe,

D’une vie pleine de moissons.

Le vin tiède d’Automne

Nous réchauffe bien le coeur,

Mais ses fruits monotones

Ne peuvent suffire au bonheur.

Un hiver dans les cœurs gèle nos horizons ;

L’éther des frayeurs scelle les passions.

Ames engourdies par le froid de leurs vies,

Soleil de l’esprit par la neige compromis.

Le rappel à l’ordre des saisons,

Quand l’esprit gèle dans le froid ;

Bientôt se fond en moissons,

Quand le soleil montre ses voies.

Un astre si profond en mon cœur

Illumine mes vers de printemps;

Tant de lumières et de couleurs

Jonchent le parcours des survivants.

Le soleil n’a de raison que chaleur,

Transportant ses chimères dans le temps;

Faisant éclore les fleurs du bonheur,

Brûlant enfin les chaînes des amants.

L’été et ses lueurs transpirent du tableau,

La fée des éclaireurs délivre enfin son eau.

La chaleur des folies se mélange aux flocons,

La candeur des envies s’étiole en prison.

Fonte du marbre des ententes contentées ;

La fente du sabre de l’amante enjouée

Perce nos cœurs de sa musique légère

Et nous berce dans la folle magie mère.

Princes du silence

Princes du silence

Silence offre son or, rencontré au hasard,

En nos pauvres aires bercées par le bruit.

Soudainement nous mord et présente son art,

Ses fées ou sa chaire, lorsqu’il chante nos vies.

Le calme, prince de notre chaleur,

Nous protège des vacarmes courants.

Son royaume de subtiles splendeurs

Illumine nos sombres errements.

Sur une route de choix et de devoirs,

S’effacer dans l’oubli de son Etre passif.

Lutte dans un songe, chimères du savoir ;

Sous les éclats de vie, s’éteint l’impératif.

Tour d’ivoire

Tour d’ivoire

L’abri est précieux, mais cache ses atours.

Malheureux envieux satisfaits de leur Tour ;

Ivoire et ses barreaux de brume sévère ;

Mémoire de sanglots, écume pérenne.

Le pré vert de l’esprit, espérance si floue ;

La piété sertie à l’errance des fous.

Vent de fleurs, de poèmes et d’ivresse ;

Temps du cœur, de flammes et de paresse.