L’Homme Multiple

L’Homme en mouvement,
A travers les cycles planétaires
Combine les éléments
En l’alchimie du grand Mystère.
L’Homme en suspens
Conquiert des landes imaginaires
Où s’enlacent les amants
Ethérés des villes de lumière.
L’Homme en descente,
S’incarne au creux de la Matière
Où se mêlent les aimants
Du visible et des ombres prisonnières.
L’Homme incandescent
Brûles les apparences mortifères
Pour déployer en chantant
La sagesse de nos univers.

ML (2016)

Sans Nom

Je ne connais Ton Nom,
Mais je vis en Ta Lumière.
Je ne peux Te formuler,
A peine Te partager.
Parfois je m’éloigne de Ta Bonté,
Mais je sais aujourd’hui qu’en moi
Se trouvent les causes à Ton absence,
En Toi l’origine de toute Présence.
Trop de vulgaires se contentent d’un Dieu
Anthropomorphe, limité et féroce
Pour mieux se détourner de Toi.
Ils se battent sur un mot, une dialectique,
Allant jusqu’à tuer plutôt que de t’accueillir.
Je ne connais Ta Nature,
Pas plus que je ne connais la mienne.
C’est en mon cœur, mon âme, mon esprit,
En cela que je ne puis nommer,
Que résident Ta Sagesse et Ta Lumière.
Je t’aime et Tu aimes à travers moi.
Les religieux aveugles, les sages bornés,
Aiment à montrer pouvoir et dignité,
Mais il n’est qu’humilité en Ta Présence,
Amour, Joie et délivrance.
Merci de m’offrir l’espace des obscurités
Pour prolonger l’expérience
Et ouvrir de nouvelles pistes dans l’invisible.
Je ne connais Tes desseins,
Mais me réjouis de les servir en toute simplicité.
Humain, trop humain,
J’ai pourtant retrouvé Ta Source et Tes courants.
Je Te perds parfois pensant me rapprocher
Et Tu me retrouves sans que j’aie à y penser.
Merci …

ML(2015)

Tomorrow Now…

Tomorrow will fall eventually
And we will cross the wall happily.
Tomorrow might be in fifty years
And it will fall eventually.
Life is too short to be scared,
Our time has to be sacred.
In our limited lives
We embrace eternity.
We integrate stories and memories
Bigger than us,
Tensions, fights, and decisions
Beyond our understanding.

Tomorrow will fall eventually,
Don’t wait for external guidance.
Illusions and deceits are the ghosts
That haunt weak spirits.
Your kingdom of silence is the host
Of the sacred source.
Life is too long to be inconsistent,
Follow paths that bring you confidence
And humility,
Paths to poetry and simplicity.
See beyond tomorrow
That will fall eventually,
Live within the springs of reality
To heal the wounds of your soul.

We have all we are looking for,
And we shouldn’t stop looking further.

ML (2015)

Origine

Origine

Je suis, à travers mes sens, mes errements,
Mes erreurs et mes joies.
Je suis en présence du mystère de la Vie,
Existence qui s’offre sans préavis.
Saisir l’essence à chaque respiration,
Chaque manifestation de l’Etre.
Transpirer la clémence de nos entièretés
A travers les pores invisibles de la conscience.
Sentir jaillir en soi la source de toute chose,
Sentir grandir les racines de nos métamorphoses.
Miracle de l’origine,
Au-delà de ce qui a été et de ce qui sera.
Explosion de ce qui est vraiment là,
Frictions de nos temps et nos espaces,
Tempêtes en chaque fragment de matière.
Je suis, j’ai dépassé les murs du labyrinthe,
Ne reste que l’emprunte des blessures.
Je guéris peu à peu dans la lumière de l’Etre.
Je soigne les blessures des apparences
Par le baume des expériences.
Un pas en avant dans l’inconnu,
Un détour invisible pour les âmes assoupies,
A peine perçu par le troisième œil aguerri.
Un pas en avant et le monde change,
Un pas de côté et le monde danse.
Je suis, et je danse à en perdre la tête,
Quitte à se prendre des murs,
Il suffit de les traverser, savoir passer à côté.
Nos univers sont trop grands pour les murs.
Tout est dialogue et mouvement, danse des éléments.
L’infini est la mesure de nos vies,
Le fini est l’illusion à intégrer et dépasser.
Nous sommes en mouvement dans le temps,
Mais liés à l’éternel présent.
Nous sommes.

ML (2015)

Aimer Jusqu’à Naître

Qui voit ce qui se passe actuellement ?

Est-ce que je le vois vraiment ?

Elancé en mes songes, mes strophes,

Quelle est mon accroche ?

Le réel, certes, mais lequel ?

Mon imaginaire se teinte d’éternel

Pour percer les mystères des querelles.

Qui boit à la Source de nos devenirs ?

Les aveugles assoiffés parlent tout le temps

Il faut se méfier de ces aimants trop bruyants.

Ils attirent les âmes sur l’évidence irréelle,

Brûlant nos ailes, détournant nos flammes

De l’éternel combustible :

Le bois dont nous sommes faits,

La voix préalable à nos faits et gestes,

Le silence, l’origine, la source de nos rimes.

Qui la voit actuellement ?

Sommes-nous libres de l’aimant ?

Nous qui parlons au-delà des vents,

Nous qui partageons l’élan du temps,

Saurons-nous aimer jusqu’à naître

Et vivre jusqu’à ne plus mourir ?

ML (2015)

Transhumanisme

Au cœur de la Matière, l’indicible.
Que pensez-vous faire aves vos nanopuces
Et vos neurones mécaniques…
Dépasser l’Homme ? La belle affaire,
A peine avez-vous conscience de l’univers
Et de sa singularité.
Pour sûr vos consciences se voilent d’artifices
Pour ne pas délaisser l’ego et ses caprices.
Consciences subverties par les mécanismes
De leurs esprits étriqués, arrogance de l’inachevé.
Excès et perversions témoignent de vos frustrations.

Au cœur de la Matière, la Vie,
Qui en vos songes porte la mort.
Attachés à l’apparence, à l’éphémère,
Sans racine au-delà du temps.
Que pensez-vous faire de votre éternité d’esclave,
Attachés à un mirage de mauvais goût
Dans la soupe des illusions ?
Ebulliton terrestre, chaudron au bord de l’implosion.
Contre poison de l’éternel change les perspectives.
Au cœur de la Matière, l’altérité porte au-delà du manifesté.

Malgré vos outils délétères et vos intelects primaires,
L’Originel rayonne en chacun, soleil unvisible de nos Vies.
La synchronicité de l’Etre semble certes au-delà de vos horizons.
Vous seriez surpris si vous écoutiez au-delà du son
Les silences de l’improvisation.
La Création respire en nos poumons, chante en nos cellules
Et ouvre sur l’infini les portes de la perception.
Un choix, une décision quotidienne à l’unisson
De nos Joies les plus pures, de nos tristesses les plus sincères,
De cet élan qui anime nos pas à travers le grand mime…
Créer pour être, être pour créer au cœur de la Matière.

ML (2015)

Le Grand Jeu

Le Grand Jeu

Je suis le fou sans Roi et sans damier,
Je passe d’un jeu à l’autre sans me lasser.
Les noirs et les blancs n’ont pas fini
De s’affronter sur le Grand Echiquier.
Leurs Reines parfois tentent de me séduire,
Mais il est bon de se prémunir du pire.
Ma reine n’a ni case ni damier, seulement sa bonté…
Les Rois tentent de m’impressioner, de me faire taire,
Mais je suis joueur et me joue vite des arrogants.
Je me fais passer pour un pion
Et pourtant je bouge où je veux, d’un jeu à l’autre…
Je suis une pièce unique et mes règles me sont propres.
On ne peut ni me prendre, ni me mettre en échec.
A peine peut-on capturer l’ombre de mes déplacements subtils.
Parfois, il me plaît d’accompagner un fou pour quelques traversées,
Le temps de visiter une tour, ses terasses et ses oubliettes.
Surplomber les chants de manœuvre entre les opposés,
Et me laisser charmer par leurs danses frénétiques…
Mais au-delà des cases et des victoires de surface,
La partie se joue et se gagne sur un autre plan,
Là où il n’est ni Roi, ni damier,
Et seulement Soi pour regarder.

ML(2015)

Invitation

Invitation

Focaliser à chaque instant
Sur la claire intention.
Peu importe le nom donné
A vos passions, vos divisions,
Peu importe ce qui entraîne
D’inutiles incompréhensions.
Focaliser à chaque instant
Avec abnégation.
La mer céleste tantôt se retire,
Parfois dispense ses sourires.
Il paraît que les mers montent.
Focaliser l’intention
Derrière les apparences,
Nourrir le bruit de nos silences.
Percer les masques de l’indifférence.
Puis, laisser jaillir la Source sans nom,
L’origine, l’éternel point d’interrogation,
Point d’invitation à la transcendance.

ML (2015)

Take your Time

Take your time and build your thoughts
With the precious stones from your heart.
Be creative and wild, gentle and wise.
Take your time, step by step,
But keep on moving, keep on building.
Or it’s the concrete from others
That will seal your walls
And limit your construction:
Standard methods and materials
Produce standardized results.

Take your time, we want a beautiful city.
Let’s welcome each other
In the uniqueness of our homes.
Be my guest, though I’m still at work.
The wind blows through my walls,
The rain pours in my attic,
But the living room is nice and warm.
It feels cosy, simple, and lively.

Take your time,
Invite me when you feel ready.
Build new doors, open windows,
And renew your foundations.
Look at them, feel them growing.
Your home is alive, never desert it.
Don’t listen to self-proclaimed city planners.
You’ll live better in your incomplete home
Than in the jails handed to you by others.
Even in the midst of the biggest cities,
There will always be small tents, squats,
Unexpected shelters and lively hosts.

Take your time,
The turtle never leaves its home behind.
Remember, it’s your home, your turtle,
You can even make it fly.

ML (2015)

Le Train Caché

La gare me regarde de ses gros yeux.

En ses orbites les phares des trains

Me font des clins d’œil lumineux.

D’un coup, un message se lance…

Doucement, wagon par wagon, il prend de la vitesse.

Puis un autre, à contresens, semble moins se presser.

En chacun se mêlent les messagers voyageurs.

De passage, ils nourrissent la gare de leurs chimères.

Leurs humeurs s’enchevêtrent dans les allées,

Les couloirs, les halls, les quais et autres tunnels du bâtiment.

Labyrinthe de joies, de colères, de silence et d’impatience.

Indifférence de la gare en son silence.

Un centre vital parmi d’autres,

Pour la circulation de la ville et ses messages.

Tentacules ferrés unissent autant qu’ils dissèquent

Nos sens et nos contrées.

C’est sur le fil que l’on voit loin,

Sur les crêtes solitaires ou les fauteuils sommaires du voyage.

On rencontre l’Autre au hasard, on s’approche et on se quitte…

Union disparate des voyageurs, partout chez eux, en chemin…

Comme l’Homme ici-bas, partout chez lui, de passage.

 

Le silence s’impose avec la nuit, la gare est au repos.

D’ici, je n’entends plus rien des quelques messagers perdus,

Leurs échos ne me parviennent plus.

Je les imagine las sur un quai qui ne mène plus nulle part.

Il leur faut désormais attendre l’aube.

Souhaitons-leur que la nuit soit courte cette fois-ci.

Ni trop froide ni trop hostile, pourvu qu’elle soit animée.

Qui sait, peut-être un voyageur se sera-t-il perdu,

A dessein en leur tristesse ?

Lui, saura leur montrer le chemin du train caché

Et la richesse de ses mystères.

Ce train s’envole à chaque instant depuis toutes les gares

Et depuis chaque point de l’univers.

Les lumières du jour voilent sa présence

Et la nuit prétend à son absence.

En équilibre, il brille par son évidence.

 

ML (2015)