Léger

L’espèce manque de légèreté.
Partout du béton, du goudron,
Des cris et des colères.
Combien tu pèses ?
Est-ce que tu fais le poids ?
Partout l’emprunte cruelle,
La morsure des abus…
On veut du lourd, le poids des mots,
Le choc des idiots…

Eclosion impromptue
Renouvelée chaque journée…
Un peu de légèreté,
Dès que l’on retrouve le miracle,
Que l’on renoue avec les oracles.
Sentir le chemin pousser,
Laisser germer les diamants de l’Unité…
Par amour, en conscience, le grand saut,
L’élan vers l’instant enchanté,
La Vie réactualisée…
Libération des pesanteurs quotidiennes :
Transpercer le fil des idées et des pensées
Pour s’unir aux chants de l’éternité.

ML (2023)

En Toute Saison

Voir passer les visages,
En deviner les présages.
La paix dans le reflet,
La reconnaissance du Soi.

S’imprégner des sourires,
Savoir vivre ivre
De beauté, d’envie,
Porter l’élan de Vie.

Tempérer les colères,
Comprendre les éclairs,
Les tensions, les souffrances,
Partager la délivrance.

Impulsion indicible
De l’âme vers sa cible.
Le cœur de toute chose
Retrouvé à tous les horizons.

Sentir traverser l’électricité
Des siècles d’évolution,
Conserver l’été en nos cœurs
A toutes les saisons.

ML (2022)

Femme Dévoilée

Chère femme,
Que tu es libre en nos contrées!
Libre d’être moins payée,
Digne d’être convoitée comme un objet.
Ton image rayonne,
Tes charmes subtils égayent nos odes aux yaourts,
Aux parfums, aux voitures, et autres beautés essentielles.
On te libère, pour ne plus refréner nos pulsions,
On se moque bien de t’écouter, car nous te connaissons.
Tu es libre de t’accoupler,
Mais pas n’importe comment!
T’es-tu assurée de notre consentement?
L’enfant est toujours le fruit de tes errements.
L’homme, la victime de tes envoûtements.
Pour un peu, nous devrions te voiler,
Pour t’empêcher d’ainsi nous tenter.
Mais c’est encore ta faute si tu portes le voile,
Qu’elle qu’en soit la raison.
Nous savons pour toi où se trouve la juste oppression.
Fi de ta famille et de tes racines insolentes,
Nous te voulons libre de te vêtir tel qu’il sied.
Toi, ignorante,
Ne saurait seule desceller les mailles de ta liberté.
Laisse nos mains d’orfèvres
Décider comment vêtir ton indépendance.
Nous sommes prêts à te payer moins pour le même travail,
Mais à condition que tu n’y viennes pas parader
Parée des ors de ta soumission.
D’un extrême à l’autre, notre bêtise est maladive
Lorsque la force tient lieu d’argument,
Que la raison se voile derrière nos peurs,
Que l’on juge au lieu de penser,
Et que l’on se divise au lieu de converger…
Je t’aime, femme éternelle,
Vêtue de tes rêves et de ta raison,
Nue de nos mâles obsessions.
J’aime le féminin en nous,
Le masculin en vous,
L’harmonie dévoilée par-delà les apparences
A l’âme en quête de la céleste science…

ML (2019)

Bonne Année!

La nouvelle année approche,
Son écho souffle à la fenêtre.
Ici les clameurs de l’ivresse,
La joie, la bière et les feux d’artifice…
Là-bas les cris de détresse,
La guerre, la faim et les supplices…
Alors tous nos vœux d’amour, de paix et de santé,
Sembleraient si vain en notre monde ravagé,
S’il n’y avait tant de frères et sœurs humains
Avec qui partager l’Amour divin.
Merci et bonne année !

ML (2017)

Les lumières de la nuit

Les lumières de la nuit
M’invitent à l’expression;
Du brouillard de l’esprit
Emerge une claire vision.

Celle d’une étendue infinie
Où se porte la conscience,
Repoussant encore les limites
Que nous proposent les sciences.

Celle d’un absurde
Qui satisfait la raison
Mieux que le tumulte
Constant des informations.

Celle d’une solitude
Comme meilleure compagne;
Elle qui pousse à l’étude
Des profondeurs de nos âmes.

Les lumières de la nuit
Eclairent mes journées,
Lorsqu’un rien de féerie
Surprend l’éternité.

ML (2017)

Du Concret…

Du concret, c’est ce que l’on me demande souvent ;

Que faire et où aller, pour ne pas se résigner.

Je n’ai pas de réponse en main,

A peine quelques questions parfois,… souvent.

Le cœur grand ouvert, porte de nos univers.

Cellules invisibles qui animent nos Êtres,

Cellules invisibles de nos âmes captives.

La prison est matérielle, mais n’est pas la matière ;

La matière est expérience et la prison se nomme

Tour à tour science, théorie, religion, marketing,

Et autres pollutions qui agressent nos imaginaires.

Pouvoir palpable des gardiens de la prison matérielle,

Pouvoir d’airain de l’insondable gardien de nos cœurs.

Du concret on nous en donne tout le temps à overdose,

Jusqu’à m’en faire cracher des proses.

Derrière une éphémère colère,

Libérer les sentiers de l’univers ;

A travers une étrange prière,

Prolonger les sentiers de l’expérience.

La Terre accueille nos vies dans l’indéfini

Et chacun porte en lui sa propre définition.

Peu m’importe de nommer l’origine des hasards,

Peu m’importe de prétendre en saisir les présages ;

Seul me porte un instinct de lumière,

Transporté par les vents de l’univers.

De biens grands mots pour décrire ces espaces infimes

De la conscience où se déploie le Tout.

Des mots certes vains, pour qui ne connaît l’amour.

Retour à la Cage Monde…

Retour à la cage monde…

Confronté à tant de choses,

Je ne sais comment agir.

Sans doute n’est-ce la prose,

Qui m’empêchera de périr.

Tel un forçat, jamais ne me libère

De toutes ces activités vaines.

J’ai l’impression d’attendre un départ

Attaché à d’indicibles chaînes.

Une vision imposée

Mène notre destruction.

Pourtant comment se dérober

A un monde de fiction ?

Une vie facile, un bonheur modelé ;

J’ai le choix de mourir, même sans exister.

Une pensée servile, une existence mimée,

Oublier mon désir, de chercher la liberté.

Jugement

Jugement

Si tu nous juges, tu es loin de toi-même;

Sur ma jauge on est tous les mêmes:

Mal réveillés, un brin maladroits;

La tête à l’envers qui se prétend à l’endroit.

As-tu seulement perçu à quel point tu étais petit?

As-tu seulement perçu à quel point tu étais grand?

Mal embouché, un brin sûr de toi,

Empêtré dans les limites de ton Moi.

Si tu nous juges, je ne donne pas cher de toi;

Tu brises l’anneau qui nous relie à la foi:

La foi dans un espace libéré de toute frontière,

La voie menant à l’impasse de lumière.

Un océan nous entoure, mais certains ne quittent la lagune;

La vase comme seul atour, ils nous envahissent de leurs lacunes.

Tous égaux face aux néant, mais libres de le peupler de nos élans,

De nos songes et de nos vérités, nos mirages et nos piétés.

Sur la route

Sur la route

Je suis sur une route, mais laquelle ?

Sans doute a-t-elle une forme de pucelle.

Je déflore ce beau sentier inconnu,

J’en explore les eaux et les fleurs imprévues.

De détours en retours, jamais serais lassé

Des méandres d’amour, qui bordent les fossés.

Le sol se dérobe sous les pas assurés,

S’envolent les tombes sous le ciel d’été.

Les pigeons du matin

Les pigeons du matin

Ce matin de bonne heure, j’ai aperçu deux magnifiques pigeons,
L’un avait la robe noire et l’autre était blond;
Le soleil caressant les plumes de ces rats des trottoirs,
Changeait ces communs volatiles en signes d’espoir.
« Pardon monsieur, avez-vous vous vu la beauté de ces pigeons?
– Mais monsieur vous avez bu, bien plus que de raison. »
Je n’ai pas bu, mais seulement vu des pigeons,
Qui déployant leurs ailes m’ont donné des frissons.
Le bruissement électrique de leur envolée
Sût me toucher au plus profond de mon être;
Empli d’une tendre simplicité, noble science,
Je suivis leur vol de mes yeux et de ma conscience.