Clameur des Temps

La clameur des temps profonds
Retentit à l’aube de nos horizons.
L’Atlantide en présage funeste,
Cycles, spirales, ou extinction.
Qu’avons-nous appris de nos leçons ?
Qu’avons-nous vécu sans raison ?

La clameur des temps présents
Fait fondre la foudre sur nos pensées de béton.
Le futur se déchire en deçà de nos yeux fatigués,
La vacuité des empires défigure les étés.
Démons de la folie, poison des passions
Et des mirages qui enchaînent.

La clameur des temps futurs
Engourdit nos sens de l’instant et de la perspective.
Il faut vivre aujourd’hui pour penser demain.
Penser le long terme pour vivre l’harmonie du moment.
Aimer la Vie pour laisser une chance à la survie,
Sinon la chute se promet d’être prompte et furieuse.

La clameur des temps résonne de colères profondes,
L’injustice et l’immonde ont semé les graines du chaos.
Et pourtant, au cœur du désordre,
L’ordre se tisse en la matière.
Quelle couleur donner au chaos, à la transition ?
La paix nous semble parfois hors de portée,
Mais elle est la clé de nos entièretés.

ML (2019)

Au Bout du Chemin

La mort au bout du chemin.
La peur s’efface des cœurs sereins.
La vie est le tunnel
Dont il faut s’extraire pour exister.
La lumière des origines
Transfigure les ombres
Et donne sens à nos mimes.
La vie est la graine
Offerte à la conscience pour germer.
Fleurir avec légèreté
A travers les tempêtes de l’été.
Plier, intégrer, sans se briser…

La mort au bout du chemin.
La survie illusoire…
Et pourtant la conscience
D’appartenir à l’Odyssée.
Responsable des lendemains,
Prendre le monde à deux mains
Pour en laisser couler le substrat,
L’humus des futurs hypothétiques.
Laisser pousser les voix prophétiques,
La voix de la Nature en détresse
Et la mort qui s’amuse de notre paresse.

ML (2019)

Un Pas de Côté

Laissons de côté ces vieilles nouveautés,
Ces besoins absurdes et ces jouets idiots
Aux éclats d’un autre temps.
Il est l’heure de rêver à la mesure du présent.
Écrans, voitures et luttes des ego
Doivent laisser place au futur.
La conscience ou la violence ?
C’est maintenant que l’on choisit.
L’insolence ou la déférence
A l’égard de notre Terre meurtrie ?
Toujours plus pour certains, l’avarice dessine l’innommable,
L’immonde en tous points de la planète.
Toujours moins, voire la mort pour la majorité des espèces.
La vie de quelques-uns au prix de la dignité de tous.
On encourage le futile au prix du nécessaire,
On loue le vulgaire et dénigre le sacré.
L’arrogance se déguise en intelligence
Et l’uniforme se prétend diversité.
Nous arrivons au bout de l’impasse, à l’orée de la chute.
Il est temps d’esquisser des chemins de traverse et de lutte.
Rendons la Vie à nos rues désespérées et anonymes :
Des arbres, des fleurs, des couleurs et des fruits !
Rendons la vue à tous les aveugles résignés de nos contrées :
Des rires, des pleurs, de l’Amour et du bruit !
Dépassons le béton pour de nouvelles matières,
Déployons nos dons pour être dignes de l’univers.

ML (2019)

Signes des Temps

Percevoir les signes des Temps,
Au-delà des rancœurs et de la colère.
Affirmer que nous sommes vivants,
Réconcilier les hémisphères :
Gauche, droit, Nord, Sud, une seule humanité.
La conscience doit s’embraser
Si l’on souhaite survivre.
Ce qui se joue sous nos yeux lassés
Est la fin des anciens équilibres.
La roue a tourné,
Et c’est dans nos cœurs qu’il nous faut regarder.
L’idée peut encore sembler idiote ou naïve,
C’est dire le chemin qu’il reste à parcourir.
Âge des tempêtes, fin de la fête et de l’insouciance.
La Mort manifeste sa présence.
Notre faute, nous l’avions oubliée dans notre âge du futile.
C’est pourtant à la lumière de sa Vérité
Qu’il nous est donné de vivre en équilibre.
S’imprégner d’Amour,
Le vivre et le cultiver,
Le sentir et le partager.
Tous solitaires et solidaires.
Solitaires pour l’essentiel, chemin intérieur de l’éveil.
Solidaires en notre destin d’espèce dotée de conscience.
A quand la fin de l’arrogance ?
Seul l’humble peut écouter le silence
Lui délivrer les secrets de l’existence.
Nous sommes pétris de Néant et d’Infini,
Choisis ton camp mon ami !
L’intuition est le guide vers l’équilibre et la transcendance.
Faire la paix avec la Mort, la dépasser par essence…
La Source créatrice jaillit dans les âmes inspirées,
Panse les blessures,
Délivre sa mesure et ses diamants de Joie,
Scintillants même dans l’effroi.
Percevoir les signes des Temps,
Pour prendre le parti de la Vie et de l’Esprit.
Même face à face, nous sommes dans la même équipe.
La diversité encourage la libre altérité.
Côte à côte, prompts à sombrer dans la pensée paresseuse.
On encourage trop volontiers les aveuglements que l’on partage.
C’est seul à seul que l’on perçoit les présages,
Les messages distillés par l’univers à travers nos consciences.
Tous ensemble pour encourager l’altérité,
Seul à seul pour vivre l’Unité.
L’hubris n’est pas compatible avec la survie.
Il nous faut changer ou périr,
Tisser en conscience nos liens à la totalité.
Le vain ne sera pas pardonné.

ML (2018)

Time’s UP

We live in a time of decision,
Life in the time of mass extinction.
Each second on a shadow path,
Each life vibrating with the universe.
Each one a part of never ending galaxies,
A small cell of an infinite body:
Who is a cancer and who an antibody?
Choices we make draw our eternal Self.
Invisible, impossible to express,
Yet the only recipient for truth…
Nothing to prove,
But all to live and to love.
Nothing to lose,
But the whole to embrace.
Only the fools
Never give-up to their higher Self.
Only the ones who fear death
Remain prisoners of its hold.
Only the idiots think they know,
Not even suspecting the Unknown.
But all of us we are,
All of us got offered the Great experience.
Who is really looking,
Inward, where everything is happening?
Who is really calling,
In the darkness of these times of extinction?
We live a time of decision,
Between love and hate,
Hope and fate.
Between death and death,
We embrace the Grace.

ML (2018)

Essence

Chevaucher le tigre du temps
Et des éléments en mutation.
La folie humaine suspend
Les futurs sur le fil des visions.
La Terre rugit avec fracas,
Mais l’insolence sapience rend sourd
Aux cris de notre propre matière,
Notre essence, la Source des univers.
Le sourire du destin, presque moqueur,
Est prêt à faucher chacun avec douceur.
Serons-nous suffisamment mûrs, ou desséchés ?
Serons-nous prêts à engendrer le futur
Et ses nouvelles contrées ?
Entre le Néant et l’infini,
L’élan des profondeurs est menacé
Par la ronde morbide de l’avarice.
Humains, insuffisamment humains,
Que la haine et l’envie divisent.
Êtres possédés par le veau d’or
Et ses reflets de misère.
Les mensonges et la médiocrité,
S’enchaînent et s’imposent dans les esprits.
Compétition, peur, et ennui…
Allez brûler dans les flammes de vos envies déplacées
Pour renaître à la trame des destinées.
Allez creuser les profondeurs de vos âmes
Pour ne plus brûler dans les flammes insupportables
De l’ego séparé, mutilé.
Devenez le feu de paix, le magma des origines,
L’explosion de joie et de jeu, de foi et de Soi,
Le retour à la source des Dieux.
L’Amour est l’essence des cieux.

ML (2018)

Burning

It’s burning,
Can’t you see?
Mother earth is calling
And our sun father is raging.
It’s burning,
Can’t you feel it?
It’s just the beginning
The price to pay for greed, hate, and jealousy.
It’s burning,
Are you ready?
Facing the end of the species
Doom or evolution,
Status quo is not an option.
It’s burning,
Do you cry?
Let your tears join the river of our smiles.
Smiling till the end,
Cause we are alive.
We stole love from death,
To share It on this earth.
Take It,
It’s burning…

ML (2018)

Atlantide

Comme l’écume profonde d’une mer fantôme,
L’étude de l’onde féconde nos atomes.
Dans l’infinitésimal se dessine le futur,
Chaque cellule en selle pour l’aventure.
Embruns des dieux de l’ancien monde,
Le nouveau tarde à jaillir de l’immonde.
Mes larmes ruissellent en vagues d’étoiles
Sur le firmament voilé de l’étrange toile.
Tissée touche par touche
Par la nécessité et les passions,
Les hasards et les visions,
Les créations et les révélations,
En un même mouvement.
Humilité cueillie à la source du vivant,
Conscience apprenante dans les vents.
Orages, brumes, et éclaircies,
La claire vision s’impose sous la pluie.
Simple, sereine, elle nourrit la terre.
Subtile, furieuse, elle noie l’éphémère.
Atlantide à portée d’inconscience,
Les échos du mythe planent sur la nature.
Évolution à portée de conscience,
Par nos songes et nos choix se tissent les futurs.

ML (2018)

Chantons l’Effondrement

Chantons l’effondrement, s’il le faut pour le penser.
Nos consciences doivent faire front face à l’abime,
Pour chasser le démon arrogant de l’hybris
Et relever un défi qui nous dépasse.
La survie de l’espèce comme pari,
Prolonger l’élan issu de l’infini.
La diversité est la clé de l’équilibre.
L’uniformisation et la centralisation extrême
Couronnent notre fragilité et dessinent nos impasses.

Chantons l’effondrement, car nous sommes vivants.
Nous émergeons du Néant, en éveil à chaque instant.
Comment faire face ?
Comment changer le cours de ces torrents
Qui emportent l’espèce vers sa chute ?
Où trouver le point de rupture, le point d’équilibre ?
Comment renouer avec le futur, le rendre possible ?
Nous sommes englués dans un cocon subtil,
Que l’on recrée après chaque éclosion,
Dans l’attente de la prochaine évolution :
Toujours plus fine et complète,
Nourrie à l’humus des âges et des passions.

Chantons l’effondrement, tant qu’il est encore temps.
Des vents mauvais soufflent à l’horizon leur amertume.
La tempête tonne aux quatre vents,
Et nos frères souffrent sur tous les continents.
Chantons l’effondrement d’un monde injuste,
Dans l’espoir d’un présent digne de nos plus beaux futurs.
Chantons l’effondrement avec mesure,
Dans l’esprit de la Vie qui navigue entre ordre et entropie.

ML (2018)