Au Bout du Chemin

La mort au bout du chemin.
La peur s’efface des cœurs sereins.
La vie est le tunnel
Dont il faut s’extraire pour exister.
La lumière des origines
Transfigure les ombres
Et donne sens à nos mimes.
La vie est la graine
Offerte à la conscience pour germer.
Fleurir avec légèreté
A travers les tempêtes de l’été.
Plier, intégrer, sans se briser…

La mort au bout du chemin.
La survie illusoire…
Et pourtant la conscience
D’appartenir à l’Odyssée.
Responsable des lendemains,
Prendre le monde à deux mains
Pour en laisser couler le substrat,
L’humus des futurs hypothétiques.
Laisser pousser les voix prophétiques,
La voix de la Nature en détresse
Et la mort qui s’amuse de notre paresse.

ML (2019)

Elle danse

Elle danse

Elle danse, elle danse,

Dans les lumières de la vie;

Elle danse, elle danse,

Dans les ombres de l’infini

Elle joue avec toi, avec moi,

L’éternelle symphonie.

Elle danse avec les chats et les rats

Et se joue de leurs conflits.

Elle chante avec les guerres et les chefs,

Qui la devancent à tort;

Elle chante et se moque de leurs airs

Entonnés sur le chemin de la poussière.

Elle danse au rythme de l’horloge,

Qui ponctue ses arabesques.

Elle danse et fleurit les cimetières,

Enivre et offre ses bières.

Elle chante, elle chante de tout son coeur

Pourqu’un jour on n’ait plus peur.

Elle joue et se joue de toutes nos erreurs,

Avant de nous offrir l’ultime torpeur.

Elle danse et nous enlace,

Même si l’on se refuse;

Elle danse et nous embrasse

Sans une seule excuse.

Rappel

Rappel

Je la courtise et l’interpelle,

Lorsqu’elle se rappelle à mon entente;

Je la méprise et m’en détourne,

Lorsque ma conscience s’enfonce.

Elle nous surprend de ses lueurs

Familières de frayeur

Et dépense son énergie

Dans les puits de l’esprit.

Elle s’épanche dans les mers

Des regards et des hasards

Et nous attend au cœur

Des brouillards et des arts.

Elle nous ramène à la vie

En rappelant l’éphémère

Et nous impose l’oubli

Du matériel absurde.

Elle nous rappelle la vérité

Du temps qui passe et de l’âme qui se détourne,

De la vie qui lasse et de la flamme qui s’étouffe.

Elle nous fauchera tous,

Jeunes, vieux, mûrs ou pourris;

Amants, envieux, secs ou meurtris.

Elle nous fauchera tous,

D’un sourire de métal, sur une musique fœtale.

Embrasses-moi ma douce,

Mais prends ton temps;

Ton ombre à mes trousses

M’a retrouvé à temps.

2010