Soleil Intérieur

Laisser le soleil intérieur
Se lever sur nos profondeurs
Pour enraciner l’Etre
Dans les terres de l’indicible absolu.
Les contraires vibrent en cœur
Entre les murs du labyrinthe,
Il se subliment dans l’âtre
Chaleureux de nos visions.
Sur les chemins de ronde
De nos citadelles absurdes,
Les aveugles emprisonnent nos perceptions
De leurs vaines défenses sans protection.

Depuis les cimes de ses profondeurs,
Le voyant sait voir l’aveugle,
Parfois même entrevoir son chemin,
Solitaire et en lien avec chacun.
Oracles de nos imaginaires
Elancent de nouvelles histoires,
De nouveaux mythes en nos sphères.
Le renouveau chanté en plein hiver.
Tremblements électriques
Des futurs qui s’entrechoquent
A la croisée des présents
Qui composent hors du temps.

Laisser le soleil intérieur
Se lever sur nos profondeurs
Pour enraciner l’Etre
Dans les terres de l’indicible absolu.
Danser, danser à chaque pas
Sur la musique des miracles,
Quotidiens, permanents,
Empruntes subtiles de l’Eternel.
Les mots sont incomplets
Pour panser nos blessures.
Si fragiles en leurs vérités,
Ils prétendent offrir une armure
A l’âme qu’ils enchaînent.
A la lumière du soleil intérieur,
Au service du Verbe mûr,
Ils essaiment des fleurs de Vérité
Et parfument de printemps les futurs
De l’âme qu’ils enchantent.

ML(2014)

Merci

Besoin de dire merci,

De l‘écrire aussi,

De le lire certainement.

Merci d’être ici,

D’aimer et être aimé,

Merci de m’aider à faire face

A l’absurde et à l’horreur de nos mondes.

Merci pour la beauté,

Qui transpire de la Nature, des créatures,

Et même de Nous, bipèdes immatures.

Merci pour le charme de l’expérience…

Qu’étais-je avant de naître,

Renaître disent certains ?

Nos questions affinent le dessin,

Nos images de l’essence.

Merci pour ces rires et ces sourires,

Même pour ces mots parfois durs,

Manifestant l’amour et sa démesure.

Besoin de dire merci

Pour ces moments où l’on se comprend,

De l’un au multiple.

Merci pour ces mots, ces silences,

En lesquels vibre la sagesse de l’espèce.

En Soi, vivre des univers voisins, liés.

Au-delà, en-deçà, vivre son altérité,

Cheminement, quête de Vérité.

Merci pour l’unique de chacun,

Chaque âme a son refrain.

Ne reste qu’à vivre et créer ses couplets

Pour échapper à la marche technicienne.

Merci de battre en Nous

Et d’éclairer nos rendez-vous solitaires.

Merci de nous proposer l’expérience

Et de même nous offrir le droit à l’ignorance.

Merci.

ML (2014)

Une Ile

Ressentir l’appel du large,
Le vent, la vue au lointain.
Importent peu les perspectives,
Tant que s’impose l’ouverture :
Le grand Oui pour la Vie,
Pour la Mort aussi…
Vivre le passage
Avec légèreté et profondeur.
Faire face aux tornades,
Aux ouragans invisibles des colères,
Aux nuages du traumatisme collectif.
Nous sommes hagards du vertige
Proposé par l’immonde
Et les déséquilibres barbares
De nos mondes incertains.

Nos îles font bien l’affaire
Pour s’évader de cet enfer.
Mais on voyage vite de nos jours
Et sommes liés bien au-delà des discours.
Alors, merci de prendre le large
Et de créer vos propres îles.
Cultivons nos terres avec amour,
On en a marre des discours,
Des impasses de nos détours.
Quel est le poids des masses, des continents,
Sur nos consciences et notre essence ?
Sous quelle forme la Vie continue l’Odyssée ?
Sommes nous déjà du passé ?

Univers en expansion :
Certains parlent de la fin d’un cycle,
Pourquoi pas, si c’est une spirale.
Nous sommes multiformes,
De passage dans la Matière.
Sous le voile des uniformes
Se cache toujours une infime lumière.
J’ai foutu le camp sur mon île.
J’y suis bien.
Il y a du passage par ici, de la Vie.
J’ai foutu le camp,
Mais je ne suis pas bien loin,
Il y a des sages par ici, de l’Esprit.
Nous sommes en Vie,
En guerre contre l’apathie.
Nous sommes libres
Au-delà de l’absurde.
Bienvenue !

ML (2014)

Folle Sagesse

Folle la sagesse,
L’Homme raisonne trop.
Le cynisme est raisonnable,
L’amour insensé,
Le cerveau est un étau,
Qu’il nous faut dépasser.
La Vie essaime en tous sens,
Sur tous les terreaux.
L’aride terre-à-terre
Ne saurait faire germer
Les graines d’univers
Partout à portée.

Folle sagesse,
Confiance du voyant,
Qui par delà les apparences
Elance son cœur en silence
Pour vibrer avec l’essence
De toute vie.
Origine éternelle,
Mer où l’on chavire avec bonheur.
Laisser-aller de la torpeur éveillée.
Antre de coton, douceur des saisons,
Eté de nos horizons.

Folle l’allégresse
Dans un monde au bord du gouffre.
Dans le mur les âmes se pressent…
Sauront-elles le traverser ?
Imaginer l’issue de secours
A chaque seconde,
Le recours à l’origine…
Hors du temps, la folie des éléments.
La danse des possibles
Qui se déploient et se transforment
A chaque instant.

Folle tristesse,
Parfois encore s’invite
Dans les toiles de nos liesses.
Poisons de poussière :
Les vulgaires s’enivrent
De colères, d’amertume,
De haines fratricides…
Meurtres chaque jour,
Justifiés par d’insipides dialectiques.
Théories d’abrutis, religions de démons.
Pourtant à l’origine, le même amour.
Mais l’orgueil et la bêtise
Mènent à bien des détours.
Les sortilèges des déments
Font la joie des vautours.

Fol amour du cœur qui saigne,
Abreuve les éthers
D’une rage salutaire,
Enchante nos sphère
D’un éternel éphémère
Inondé de lumière…
Il parsème en nos rivières
Ses diamants de joie.
L’arc-en-terre de nos ciels
Nous montre la voie :
Le chemin de l’inimaginable.
Alors, marchons le cœur léger,
Puis allons mourir ensemble,
Je t’aime de toute mon âme.

ML (2014)

Springs of Rage

Rage is legitimate,

Like our pains, our Joys…

All leave their imprint of experience,

All deliver a path to the essence.

Rage is legitimate

At a time when we may destroy ourselves.

We could have never been,

This is true,

But it’s too late not to be…

We are

Beyond time and space,

Concepts and dialectics…

We are and we become

Each second…

Springs from the sacred source,

Tumultuous rivers of peace.

 

Rage is legitimate

And transforms into energy

When we embrace the cause

And face the consequences…

Exponential breeze of life.

It blows and we can feel it,

It blows and we can’t see it.

Yet, it blows,

And transports our experiences.

 

Rage is legitimate

When you meet upon your way

So many pains and shadows,

So many indecent spoils of our souls.

The more clearly we look inward

The more we connect with life.

Vibrations of the soul

From a center beyond words,

Movements of energy

Spinning within each of us:

Open the windows, build bridges,

Renew with the future and its raging springs.

 

Equilibre

Personne n’est fou,
On est tous en déséquilibre.
Partagés entre plusieurs mondes,
A l’ouvrage entre les mailles de nos fibres.
On frise avec les abysses du connu
Et du contentement.
Reconnaissance et Joie
Propulsent à la surface du vivant,
Au-delà des falaises de l’inconnu.
Vertiges d’Icare sans orgueil.
Argonautes embrassés par l’appel.

L’appel des autres mondes,
Qui rendent fou le non-initié,
Qui trompent les âmes en manque d’acuité.
Car le mental est pauvre en ces contrées.
Seul le cœur est capable de dompter
Les démons des colères ;
Troisième œil en chacun,
A peine voilé par l’évidence
De nos mystères.

Les lunettes de la raison
Répandent leurs points morts,
Leurs limites, leurs souffrances.
Elles s’obstinent à empêcher
La lumière de pénétrer.
Brisons les intermédiaires
Grossiers ou réducteurs.
Il n’est qu’à fermer les yeux sensibles
Pour ouvrir le regard de l’indicible.

Parcourir les fresques de l’univers,
Témoignages de l’éternel éphémère…
Spirales de lumière,
De souplesse en nos sphères.
Retrouver le centre des silences,
Là où les mondes coopèrent,
Se rencontrent, s’enrichissent,
Tissent la fable génésique.

Toujours inachevée dans ses commencements.
Toujours élancée par delà ce que l’on comprend,
Réveillant nos cœurs d’amnésiques
Aux beautés de l’existence,
A la lumière de nos espérances.

Si on investit trop d’énergie dans le visible,
On se laisse noyer par l’invisible.
Si l’on dispense son énergie aux quatre vents,
Notre âme souffle les démons, les parasites,
Brûle les interférences subtiles,
Qui s’attachent à nos traces,
A nos faiblesses, à nos transes,
A l’arrogance pressée des rapaces,
A la routine qui nous enlace
D’un velours douteux.

Doutons un peu, suffisamment,
Pour que tremble le moment,
Que craquent les continents
De nos conditionnements.
Tectonique de la Vie
Où sans prévenir crachent
Les volcans de l’amour et de l’imprévu.
Ils se jouent des apparences stables
De ce que l’on a vu ici ou là,
Sans conscience…

Doutons un peu…
Sur le pouvoir de nos pensées,
Les choix de nos destinées.
L’observateur observé
Doit s’affranchir des conflits internes.
Témoin au service
Du témoignage de son entièreté.
Créer l’histoire que l’on se raconte,
Vivre l’histoire que l’on crée,
Raconter l’histoire que l’on vit.

A la croisée des mondes,
Savoir que l’on n’est pas fou,
Mais en équilibre avec le Tout.

ML (2014)

Et Pourtant

Il y a des siècles que j’écris
Sur les parchemins de l’univers.
Je ne sais combien, comment,
Par quels travers,
Depuis la nuit des temps.
J’écris à travers toi, Soi, Nous,
Au lieu des rendez-vous
De l’âme avec sa source ;
Transparence, tendre enfance
De la nouvelle vie
Promise depuis les infinis.
A l’écoute de l’univers,
Du soleil mère de tous.

Il y a des millénaires que j’écris
Et pourtant, je demeure incomprise.
Les écrivains sont parfois les pires
Pour par l’ego détruire
Les diamants de mes saphirs.
On en vient à me maudire,
A se maudire,
La même chose qui mène au pire.
Cache toi Témoin,
Cache toi dans tes refrains
Que la plupart ennuient.

J’écris depuis toujours
A travers les âmes en paix.
J’écris ce que l’ego se plaît à raturer,
Je rature ce qu’il ajoute impunément,
S’il n’est à l’écoute des éléments.
Amours et colères se mêlent
En nos vies électriques…
Il y a des siècles, des millénaires
Et pourtant,
Ce n’est qu’à l’instant
Que je renouvelle chaque discours.
Je réécris chaque chose
A chaque instant
A travers chaque vivant.

Depuis toujours j’écris sans papier,
L’encre tâche parfois d’un manque d’humilité.
C’est sans plume que l’on doit s’envoler.

Soir de Printemps

Un soir de printemps,
Les yeux redessinent
Les bourgeons colorés de nuit.
Le sol est chaud, humide ;
S’évaporent des embruns parfumés.
La lune transporte nos mémoires,
Les étoiles nos rêves, nos espoirs.

Un soir de printemps,
A la croisée des touts,
Quelques sons au lointain,
S’étouffent dans les bourrasques.
Etrange orage sans nuage,
Atmosphère électrique et douce.
Les arbres équilibrent les forces,
On sent leur sagesse danser dans le vent.

Un soir de printemps,
Rendez-vous de l’instant.
Libéré de l’expérience,
Vivre en substance, être,
Nourri de l’humus des siècles,
Des millénaires de l’espèce,
De l’infini de notre essence.

Un soir de printemps,
L’esprit traversé par le temps ;
D’un instant l’éternité
Transpire de chaque goutte transparente.
Evaporation chaleureuse,
Magique, brume féerique,
Si claire en ses lumières, ses odeurs.
Soleil qui éclaire nos nuits
Et ennivre mon esprit, merci.

ML (2014)

Synchronicités

Synchronicités de l’instant,

Lorsque le Tout conte nos histoires

A l’unisson des paysages,

Des chansons et des mémoires.

Tout vient à point

Pour nous recentrer :

Les mots des passants,

Les murmures du vent ;

Les affiches, les enseignes,

Les odeurs et les détails,

Jusqu’alors cachés…

Tous se mêlent à la toile,

A sa place chaque pensée.

Synchronicités de l’instant,

Mémoire d’éternité.

Implacable printemps,

Bourgeons d’envolée.

Insondable mouvement

Elève nos visions.

Synchronicités affolantes,

Labyrinthe de miroirs.

Reincarner le centre,

La source de nos espoirs.

Rivières du dévoilement,

Ouvertures sur le Tout.

Embruns nouveaux et éternels,

Prière adressée à Nous.

Symbiose du Vivant,

Du Verbe qui enfante

Nos rêves et nos histoires,

Nos élans dans l’instant

Au-delà de nos mémoires,

Aux racines de nos futurs.

ML (2014)

Histoire Vraie

Echanges impromptus,
Au-delà de la matière.
Echanges multiples
A travers les univers…
S’interpénètrent les lignes,
Les ondes, les résonances.
Les masques tombent…
Y’en a qui disent que tout fout le camp.
Je sais pas, j’apprends…
Pas le temps de m’arrêter dans un camp.
L’espèce est une en mouvement.
En Nous vibre la sagesse
La plus fine de l’univers,
L’allégresse et la tendresse
Que l’on chante en nos vers.
Paresse de convaincre,
Oublier les cons…
Seulement poursuivre la quête,
Seul à seul, en cœur avec les contes,
Les histoires vraies de nos fables.
Illusions de nos vérités,
Lorsqu’elles étrillent les âmes,
Dissèquent le vivant, décomptent le sacré,
Mutilent nos perceptions.
Paresses au-delà de la matière,
Plus rien ne compte que le Tout,
En toute sa beauté multiple.
Humilité face à l’inconnu,
L’incompréhensible,
A l’horreur qui malmène l’espèce.
Pas à pas, s’imprégner de l’Histoire,
Entre les lignes…
Fables encyclopédiques, sciences fictions,
Equilibres, évolutions et dévotions…
Déployer ses ailes, et reprendre sa chanson,
Son ode à la vie, à l’Esprit en action.