Le Temps Révolté

Tic-tac, le temps s’arrête :
Je suis en suspens.
Tic-tac, il me caresse
Comme un amant.
Derrière lui, les ombres à la fenêtre
S’obstinent à hurler au vent;
Mais elles finissent par disparaître
Sous les lumières des amants.
Tic-tac, le temps m’invite
A moquer leur paraître.
Tic-tac, le vent m’inspire
Un tremblement de fête:
Sous le magma en fusion
De la Terre en décomposition
Surgissent les flammes de la renaissance.
Sous le fracas des bombes
Des êtres fantômes sous tension
Surgit le calme de la reconnaissance.
Tic-tac, le temps approche
Où il faudra rendre des Contes
A nos imaginations débordantes,
Qui reconstruisent nos mondes.
Tic-tac, le temps presse
Pour les âmes aigries et ennuyées ;
D’un souffle elles disparaissent
Dans les songes de la Terre révoltée.

Lame du temps

Lame du temps

Ame intemporelle, mais soumise

A une perpétuelle attaque ;

Fine lame de l’horloge incise

Le bien-être d’esprits opaques.

Ame en recherche de légèreté,

Vise à se dégager des pesanteurs.

Sans cesse s’enivre dans son été,

Pour un jour enfin dominer la peur.

Ame tordue, sans fin se découpe

Dans l’étrange labyrinthe du temps ;

Bientôt goûte à toutes les coupes,

Tant le vin, que les larmes du destin.

Le temps presse

Le temps presse

Le temps presse et il faut agir,

Embrasser la paresse des souvenirs;

Le temps presse et il faut mûrir

Le moment pour ne jamais le trahir.

Le temps oppresse le passant

Qui s’efface pressé par le présent:

Il le traque et le pourchasse

Dans la danse lasse des revenants.

Le temps caresse l’envol

Des humbles de tout temps:

Il les libère et les cajole

Dans la farandole des instants.

Le temps passe et je m’arrête,

Le laisse bercer mes bonheurs;

Le temps passe et je m’entête

A me jouer de ses humeurs.

Le temps presse et il faut agir,

Embrasser l’écume des devenirs;

Le temps presse et il faut mûrir,

Certes mourir, mais jamais pourrir.

Voyage dans le temps

Voyage dans le temps

Un voyage dans le temps,

Dans mes heures perdues ;

Passé, futur, présent,

Dans mes veines d’un flux.

Un voyage dans le temps

Me figure mes journées ;

Passé, futur, présent,

Découpent mes pensées.

Passé qui m’habite

Dans mes heures perdues ;

Passé qui s’agite

Dans mes veines d’un flux.

Futur qui m’attire

Dans mes heures perdues ;

Futur qui m’inspire

Dans mes veines d’un flux.

Présent qui me fait vivre

Dans mes heures perdues ;

Présent qui m’enivre

Dans mes veines d’un flux.

Le temps se mélange

Dans mes heures perdues ;

Le temps me dérange

Dans mes veines d’un flux.

Un voyage dans le temps,

Dans mes heures perdues ;

Passé, futur, présent,

Dans mes veines d’un flux.