Par chance le chemin était sinueux,
Si bien qu’on pouvait s’y perdre avec aisance.
Par bonheur le brouillard était lumineux
Dévoilant ses mystères à tâtons avec clémence.
Gravissant la montagne,
Je me laissais griser par ses creux subtils,
Ses panoramas sans mot où tout est dit.
Je quittais les chemins balisés
Pour déposer mes traces éphémères
En quelque point de l’univers.
De là, mes songes se mêlèrent aux rivières
Pour s’en aller danser dans les mers de l’Odyssée.
Par chance l’orage grondait
Pour rappeler l’âme au secours de l’humilité.
La peur est mauvaise conseillère,
A l’inverse de la confiance en la vie et sa bonté.
Des tempêtes passagères en chacun
Aux ouragans des guerres, des esclavages
Et des souffrances,
Seule la confiance du voyant
Permet d’apprendre et non de sombrer.
On pensera les blessures,
Elles sont nombreuses,
Mais on est déjà arrivé
A l’aboutissement de siècles,
De millénaires d’ascension,
A la racine de l’éternité.
ML (2016)