Evidence

Un instant pour lever le voile
Et l’Amour vibre en chaque atome.
Sous le tumulte des étoiles,
Le feu originel anime les Hommes.
De la conscience à la matière,
De la matière à la conscience,
Les ponts portent connaissance
Et les portes scellées par l’ignorance
S’ouvrent par les clés du doute et de l’errance.
On ne choisit pas sa route,
Mais les détours de nos esprits.
Chez sapiens,
Les allées de la paresse inspirée
Ont laissé place au béton de l’uniformité.
Autoroutes mornes et vaines,
Qui ouvrent sur de tristes impasses.
Chaque chemin est unique,
Chaque âme souveraine.
Les rencontres sont riches sur les sentiers
Que l’on défriche en nos élans amoureux.
A mesure que l’on avance,
Le chemin de conscience s’efface des surfaces
Pour laisser place au rayonnement du lieu sacré,
En Soi, en chacun de nous,
Là où mènent tous les doutes et toutes les routes.
L’évidence d’être et d’aimer,
D’être aimé par la Vie et l’Univers.
Il n’est rien de comparable en cette Terre,
Car c’est la lumière intérieure qui éclaire toute beauté
Pour en dévoiler sa Vérité.
Ephémère en la matière,
Eternelle en sa lumière,
En la conscience de l’Univers.
Sans elle, ne reste plus que notre enfer.

ML (2022)

Souffle de Feu

En un sourire de feu,
Réanimer les mythes des anciens Dieux.
En colère, un peu fous,
Ils animent les guerres et les jeux.
Une bonne blague que l’Histoire,
Sanglante et tragique de notre espèce qui,
Non contente de mourir,
Se plait à tuer et à souffrir…

En un rire furieux,
Faire trembler les empires.
Mettre à nu les Rois et les vampires,
Que ne reste que l’emprise
D’une toile de Matière
En laquelle s’incarne l’Esprit.
Le Réel n’impose pas le conflit,
Fruit pourri de nos lacunes et de nos ennuis.

En un souffle joyeux,
Expirer l’invisible, le forger,
Lancer aux quatre vents des étincelles de victoire.
L’élan éternel de l’immobile immanent,
Le vent subtil de l’indicible aimant.
En quelques mots,
Evoquer le divin, le réveiller, le révéler.
Formuler l’écho,
Qui sauve du vain, et propose l’unité.

ML (2022)

Surgissement

Parcourir l’abysse des sommets,
Sculpter les pics des profondeurs.
Parler dans le Temps
De ce qui ne connaît la temporalité.
Percevoir la Source par-delà les embruns,
Mêler la verticalité de l’Un
A l’horizontalité du multiple…
Sentir le vent froid des étés
Et la chaleur de nos hivers.
Percer le Réel dans la Maya
Et l’illusion de l’au-delà.
La conscience habite la chair,
Témoin de vie avec nos pères,
Nos mères, le creuset alchimique.
Au Noir, la séparation et le pourrissement
Forment l’humus des âges,
Et Nourrissent le Vivant d’un présage.
Au Blanc se manifeste la lumière des profondeurs
Eclairant l’horizon d’un visage,
L’éclair indique le nouveau rivage.
Au rouge soleil éclate un miroir.
L’au-delà du Temps s’incarne en la Matière,
Accomplit la paix des hémisphères.
L’Esprit porte l’élan de l’Incréé,
En tous points de l’existant
Et de ce qui vient…
L’à venir germe au présent,
Infusé par les substrats des passés.
Et de ce qui survient…

ML (2021)

Étonnement

Le réel est discutable,
C’est un fait.
L’objectivité impensable,
C’est un test.
L’acceptation consciente de la subjectivité
Est le meilleur moyen d’embrasser la complexité
Des réels qui s’entrelacent avec célérité.
De ma vérité à la tienne,
Il n’y a qu’un pas d’univers.
Certes bien assez pour respecter le divers,
Le marginal, l’excentrique et le résigné.
Même le cynique doit être écouté,
Si l’on veut tendre à l’équilibre collectivement.
Il n’est pas d’autre choix que la coopération
Pour se préserver de l’autodestruction.
Construire, malgré nos limites et nos faiblesses,
Devenir chaque jour plus digne du don fabuleux de la vie.

Et pourtant, l’espèce se révèle chaque jour plus blasée, comme lassée,
Face aux vertiges profonds de la mort et de de l’existence.
L’incroyable et fabuleux rayonnement de la conscience d’être
Bute sur l’ennui et le cynisme, affublés d’un soupçon de raison.
Nous vaquons à l’inutile comme si tout cela allait de soi,
Faisant fi de milliards d’années d’évolution et d’excellence biologique,
De miracles physiques, chimiques, magnétiques, … menant à la Vie.
Quelques années me sont données pour embrasser le miracle,
Parfois une seconde suffit…
Quelques décennies pour comprendre le manque d’étonnement de l’espèce,
Impossible pari…

ML (2018)

Essence

Chevaucher le tigre du temps
Et des éléments en mutation.
La folie humaine suspend
Les futurs sur le fil des visions.
La Terre rugit avec fracas,
Mais l’insolence sapience rend sourd
Aux cris de notre propre matière,
Notre essence, la Source des univers.
Le sourire du destin, presque moqueur,
Est prêt à faucher chacun avec douceur.
Serons-nous suffisamment mûrs, ou desséchés ?
Serons-nous prêts à engendrer le futur
Et ses nouvelles contrées ?
Entre le Néant et l’infini,
L’élan des profondeurs est menacé
Par la ronde morbide de l’avarice.
Humains, insuffisamment humains,
Que la haine et l’envie divisent.
Êtres possédés par le veau d’or
Et ses reflets de misère.
Les mensonges et la médiocrité,
S’enchaînent et s’imposent dans les esprits.
Compétition, peur, et ennui…
Allez brûler dans les flammes de vos envies déplacées
Pour renaître à la trame des destinées.
Allez creuser les profondeurs de vos âmes
Pour ne plus brûler dans les flammes insupportables
De l’ego séparé, mutilé.
Devenez le feu de paix, le magma des origines,
L’explosion de joie et de jeu, de foi et de Soi,
Le retour à la source des Dieux.
L’Amour est l’essence des cieux.

ML (2018)

Atlantide

Comme l’écume profonde d’une mer fantôme,
L’étude de l’onde féconde nos atomes.
Dans l’infinitésimal se dessine le futur,
Chaque cellule en selle pour l’aventure.
Embruns des dieux de l’ancien monde,
Le nouveau tarde à jaillir de l’immonde.
Mes larmes ruissellent en vagues d’étoiles
Sur le firmament voilé de l’étrange toile.
Tissée touche par touche
Par la nécessité et les passions,
Les hasards et les visions,
Les créations et les révélations,
En un même mouvement.
Humilité cueillie à la source du vivant,
Conscience apprenante dans les vents.
Orages, brumes, et éclaircies,
La claire vision s’impose sous la pluie.
Simple, sereine, elle nourrit la terre.
Subtile, furieuse, elle noie l’éphémère.
Atlantide à portée d’inconscience,
Les échos du mythe planent sur la nature.
Évolution à portée de conscience,
Par nos songes et nos choix se tissent les futurs.

ML (2018)

Chantons l’Effondrement

Chantons l’effondrement, s’il le faut pour le penser.
Nos consciences doivent faire front face à l’abime,
Pour chasser le démon arrogant de l’hybris
Et relever un défi qui nous dépasse.
La survie de l’espèce comme pari,
Prolonger l’élan issu de l’infini.
La diversité est la clé de l’équilibre.
L’uniformisation et la centralisation extrême
Couronnent notre fragilité et dessinent nos impasses.

Chantons l’effondrement, car nous sommes vivants.
Nous émergeons du Néant, en éveil à chaque instant.
Comment faire face ?
Comment changer le cours de ces torrents
Qui emportent l’espèce vers sa chute ?
Où trouver le point de rupture, le point d’équilibre ?
Comment renouer avec le futur, le rendre possible ?
Nous sommes englués dans un cocon subtil,
Que l’on recrée après chaque éclosion,
Dans l’attente de la prochaine évolution :
Toujours plus fine et complète,
Nourrie à l’humus des âges et des passions.

Chantons l’effondrement, tant qu’il est encore temps.
Des vents mauvais soufflent à l’horizon leur amertume.
La tempête tonne aux quatre vents,
Et nos frères souffrent sur tous les continents.
Chantons l’effondrement d’un monde injuste,
Dans l’espoir d’un présent digne de nos plus beaux futurs.
Chantons l’effondrement avec mesure,
Dans l’esprit de la Vie qui navigue entre ordre et entropie.

ML (2018)

Le Futur Est

Respiration vers le futur,
Expansion des possibles.
En vue la Nature
A embrasser de toutes nos fibres.
Transcender l’essence,
Combiner les matières.
En équilibre, tisser
Des toiles d’harmonie
Entre l’humain et l’animal,
Le végétal, le minéral,
Et ce qui vient…
Intégrer pour embrasser l’évolution,
L’appeler avec attention,
Centré sur l’instant, excentré, décentré,
Soi est le centre sans lieu,
Le centre qui n’en est pas un,
Partout et nulle part, en Soi,
Pas de vrai ni de faux départ.
Passé, présent et futur dans le même mouvement,
C’est tout et rien en même temps,
C’est simplement…
Le futur est…

ML (2018)

Les Devises pour Devise

Libres d’être conditionnés,
De choisir entre A et B.
Libres d’oublier
Les chaînes dérisoires
Qui entravent notre marche funèbre.
Idéal inachevé d’une liberté essoufflée,
Subvertie en ses symboles,
De même qu’en nos aspirations.
Libres de dominer autrui
Pour s’acheter l’inutile de dernier cri.
Libres de produire des monstres
Qui enveniment les esprits :
Rapaces à l’affût de la moindre peur,
A l’écoute des frustrations,
Fervents guerriers de l’ignorance.
Libres de nous soumettre
A la raison et aux passions
Par un même aveuglement,
Au lieu de les sublimer
Par la mission de l’âme,
Par la chanson des profondeurs,
Le hurlement qui traverse la matière,
Animant les dessous de nos destins.

Tous égaux face à l’abîme,
Tous égaux sur les cimes de la conscience.
Dans la boue comme sur les sommets,
On voit la même chose.
Mais il ne faudrait pas respirer la boue,
Pas plus que l’on cherche à planter l’amour
Sur les pointes solitaires.
On reçoit sur les hauteurs
Ce que l’on diffuse dans le limon de l’existence.
Tous égaux, mais si différents.
Penser l’équilibre implique l’équité,
L’égalité n’est pas faite pour la contrée des multiples.
Seul l’effacement dans l’Un produit l’improbable miracle.
Tous inégaux et magnifiques,
Expressions uniques au service de la Vie.
Savoir en reconnaître les messages,
Percevoir le sens de nos trajectoires.

Fraternels, poussés par le même appel.
Coopération nécessaire à l’Odyssée,
Tensions de l’espèce qui se cherche.
La fin de l’enfance pour l’humanité,
Il n’y a plus qu’à franchir le pas.
Tous ensemble, à travers chacune de nos voix.
On vote avant tout à travers nos rêves,
Nos prières et nos projections.
Le reste n’est que manipulation, compromission,
Ou coopération en conscience.
Chaque jour intégrer les déséquilibres,
Embrasser la paix et ses vertiges.
Conserver à chaque frère et sœur
Leur droit à l’altérité, à la confiance et au respect.
Fraternité que l’on manipule,
Tantôt réduite en groupuscules
Montés les uns contre les autres
Pour mieux masquer la guerre qui gronde.
Les démons de l’ego ont empoisonné les esprits,
Les possédants possédés menacent la Vie.
La majorité entretient le subtil poison
De ses peurs, de ses haines et de ses divisions,
Alors que l’avarice de l’un coûte la vie de millions,

Histoire écrite par les vainqueurs
Pour les vaincus du combat sémantique.
Le combat continue
Et le Verbe souffle les proses indues.
Il suggère à l’entente la mission de l’espèce,
Le sens de son Odyssée :
Transcender les limites de sapiens en manque de sapience
Pour qu’émerge enfin une Humanité en phase avec son essence.

ML (2017)

Repose en Paix

J’écris pour demain,
Car aujourd’hui n’existe plus.
J’écris pour les étoiles,
Sur les ondes à travers le temps,
Car les interférences se multiplient
Sur les lignes de mon époque.
La vie traverse la matière,
Mais elle n’en provient pas.
Au fond de nos âmes primaires
Résonne la musique des sphères.
Qui veut la paix prépare la paix
En soi et avec les autres.
Ainsi les différences enrichissent l’expérience,
L’épanouissement de la conscience
Qui s’observe, s’incarne, et se manifeste.
Coopération subtile de la matière
Avec l’âme qui l’infuse.
J’écris pour demain,
Car aujourd’hui je sème à tout-va.
Je cherche encore de nouvelles terres
Pour y infiltrer le substrat
Des germes glanés aux quatre vents.
Demain viendra le temps de moissonner
Les fruits de la traversée,
Le temps de reposer en paix.

ML (2017)