Feu Intérieur

Un feu de Joie à l’horizon,
Le temps des moissons.
Au-delà des apparences fragiles
De nos vies trébuchantes
Nous apprenons, jour après jour,
A vivre le chemin,
A être la Voie qui s’inscrit
Par-delà la Matière.
Ressentir l’éclat
De la rosée d’éther.
Une ivresse bien particulière,
A la croisée des dimensions.
La mort libère les tensions
De sa vérité légère.
Nous ne sommes pas un hasard
Entre deux Néants,
La Source transcende le Néant
Et parraine nos Arts.
Le feu intérieur
Brûle les aperçus,
Enflamme l’imagination,
Efface le superflu,
Et consacre la vision.

ML (2020)

Feu Intérieur

Qu’est-ce qu’on attend pour vivre le feu,
Pour allumer notre part éternelle ?
Allons brûler les peurs et les envies !
Un grand feu de Joie pour la survie,
Merci.
Merci pour chaque caresse du soleil,
La douceur du vent parfumé
Et la fraîcheur des pluies enchantées.
Comment, vous ne voyez plus les fées ?
Aveugles au point d’ignorer l’invisible,
Aigri au point de me trouver risible.
Qu’est-ce qu’on attend pour vivre mieux ?
En paix, dans le tumulte des éruptions de la conscience,
En paix avec la mort et la fin potentielle de l’espèce ?
Le puzzle est trop grand pour la raison,
Chaque fois qu’une construction résonne avec les profondeurs,
Le puzzle s’étend en toutes ses dimensions.
La base devient plus fluide et solide pour l’exploration.
Bientôt ne demeure que la question,
Flamboyante et insaisissable des origines et des destins,
Du sens de l’infime et des lendemains.
Le puzzle est trop grand pour la raison,
Mais le Maître des Je nous a doté de sa vision
Pour résoudre ses Mystères.
Enfoui au cœur de nos oublis,
Sous les décombres de l’ennui, du cynisme, et de l’ego séparé,
Crépite le feu de l’émerveillement conscient,
L’Amour du vivant :
L’étincelle de toute vie,
Qui enflamme les âmes et les esprits
Pour brûler l’éphémère et les démons intermédiaires.

ML (2019)

Soleil Interieur

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Bonjour à tous,

Je viens enfin de recevoir les premières copies de mon dernier recueil de poèmes, Soleil Intérieur. Il comporte notamment des croquis réalisés par un ami pour illustrer certains textes. La plupart des poèmes ont été publiés sur mon blog le Nihilom et les dessins sur mon autre blog De l’Un au Multiple – Artisanat Poétique. Je n’ai pas posté grand chose ces dernières semaines/mois, mais le travail continue 🙂 Je suis littéralement en train de finir d’écrire mon deuxième roman (tout le travail de correction reste néanmoins à faire) et je compte publier une série de nouvelles en ligne au cours de cette année… la poésie me traverse toujours régulèrement, mais le temps me manque pour passer les textes du papier à l’ordi… On passe toujours trop de temps devant les écrans… 🙂

Le livre est disponible sur Edilivres; de même que Le Réveil des Géants.

Pour finir, si par hasard certains d’entre vous se trouvent à Prague dans les prochaines semaines, une ou deux lectures publiques sont prévues et en voie d’organisation 🙂 N’hésitez pas à me contacter pour plus de détails…

Ci-dessous, le petit dernier vient rejoindre ses frères et soeurs dans ma bibliothèque. Ils s’entendent déjà très bien ensemble…

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Sans Nom

Je ne connais Ton Nom,
Mais je vis en Ta Lumière.
Je ne peux Te formuler,
A peine Te partager.
Parfois je m’éloigne de Ta Bonté,
Mais je sais aujourd’hui qu’en moi
Se trouvent les causes à Ton absence,
En Toi l’origine de toute Présence.
Trop de vulgaires se contentent d’un Dieu
Anthropomorphe, limité et féroce
Pour mieux se détourner de Toi.
Ils se battent sur un mot, une dialectique,
Allant jusqu’à tuer plutôt que de t’accueillir.
Je ne connais Ta Nature,
Pas plus que je ne connais la mienne.
C’est en mon cœur, mon âme, mon esprit,
En cela que je ne puis nommer,
Que résident Ta Sagesse et Ta Lumière.
Je t’aime et Tu aimes à travers moi.
Les religieux aveugles, les sages bornés,
Aiment à montrer pouvoir et dignité,
Mais il n’est qu’humilité en Ta Présence,
Amour, Joie et délivrance.
Merci de m’offrir l’espace des obscurités
Pour prolonger l’expérience
Et ouvrir de nouvelles pistes dans l’invisible.
Je ne connais Tes desseins,
Mais me réjouis de les servir en toute simplicité.
Humain, trop humain,
J’ai pourtant retrouvé Ta Source et Tes courants.
Je Te perds parfois pensant me rapprocher
Et Tu me retrouves sans que j’aie à y penser.
Merci …

ML(2015)

Origine

Origine

Je suis, à travers mes sens, mes errements,
Mes erreurs et mes joies.
Je suis en présence du mystère de la Vie,
Existence qui s’offre sans préavis.
Saisir l’essence à chaque respiration,
Chaque manifestation de l’Etre.
Transpirer la clémence de nos entièretés
A travers les pores invisibles de la conscience.
Sentir jaillir en soi la source de toute chose,
Sentir grandir les racines de nos métamorphoses.
Miracle de l’origine,
Au-delà de ce qui a été et de ce qui sera.
Explosion de ce qui est vraiment là,
Frictions de nos temps et nos espaces,
Tempêtes en chaque fragment de matière.
Je suis, j’ai dépassé les murs du labyrinthe,
Ne reste que l’emprunte des blessures.
Je guéris peu à peu dans la lumière de l’Etre.
Je soigne les blessures des apparences
Par le baume des expériences.
Un pas en avant dans l’inconnu,
Un détour invisible pour les âmes assoupies,
A peine perçu par le troisième œil aguerri.
Un pas en avant et le monde change,
Un pas de côté et le monde danse.
Je suis, et je danse à en perdre la tête,
Quitte à se prendre des murs,
Il suffit de les traverser, savoir passer à côté.
Nos univers sont trop grands pour les murs.
Tout est dialogue et mouvement, danse des éléments.
L’infini est la mesure de nos vies,
Le fini est l’illusion à intégrer et dépasser.
Nous sommes en mouvement dans le temps,
Mais liés à l’éternel présent.
Nous sommes.

ML (2015)

Le Grand Jeu

Le Grand Jeu

Je suis le fou sans Roi et sans damier,
Je passe d’un jeu à l’autre sans me lasser.
Les noirs et les blancs n’ont pas fini
De s’affronter sur le Grand Echiquier.
Leurs Reines parfois tentent de me séduire,
Mais il est bon de se prémunir du pire.
Ma reine n’a ni case ni damier, seulement sa bonté…
Les Rois tentent de m’impressioner, de me faire taire,
Mais je suis joueur et me joue vite des arrogants.
Je me fais passer pour un pion
Et pourtant je bouge où je veux, d’un jeu à l’autre…
Je suis une pièce unique et mes règles me sont propres.
On ne peut ni me prendre, ni me mettre en échec.
A peine peut-on capturer l’ombre de mes déplacements subtils.
Parfois, il me plaît d’accompagner un fou pour quelques traversées,
Le temps de visiter une tour, ses terasses et ses oubliettes.
Surplomber les chants de manœuvre entre les opposés,
Et me laisser charmer par leurs danses frénétiques…
Mais au-delà des cases et des victoires de surface,
La partie se joue et se gagne sur un autre plan,
Là où il n’est ni Roi, ni damier,
Et seulement Soi pour regarder.

ML(2015)

Invitation

Invitation

Focaliser à chaque instant
Sur la claire intention.
Peu importe le nom donné
A vos passions, vos divisions,
Peu importe ce qui entraîne
D’inutiles incompréhensions.
Focaliser à chaque instant
Avec abnégation.
La mer céleste tantôt se retire,
Parfois dispense ses sourires.
Il paraît que les mers montent.
Focaliser l’intention
Derrière les apparences,
Nourrir le bruit de nos silences.
Percer les masques de l’indifférence.
Puis, laisser jaillir la Source sans nom,
L’origine, l’éternel point d’interrogation,
Point d’invitation à la transcendance.

ML (2015)

Soleil Intérieur

Laisser le soleil intérieur
Se lever sur nos profondeurs
Pour enraciner l’Etre
Dans les terres de l’indicible absolu.
Les contraires vibrent en cœur
Entre les murs du labyrinthe,
Il se subliment dans l’âtre
Chaleureux de nos visions.
Sur les chemins de ronde
De nos citadelles absurdes,
Les aveugles emprisonnent nos perceptions
De leurs vaines défenses sans protection.

Depuis les cimes de ses profondeurs,
Le voyant sait voir l’aveugle,
Parfois même entrevoir son chemin,
Solitaire et en lien avec chacun.
Oracles de nos imaginaires
Elancent de nouvelles histoires,
De nouveaux mythes en nos sphères.
Le renouveau chanté en plein hiver.
Tremblements électriques
Des futurs qui s’entrechoquent
A la croisée des présents
Qui composent hors du temps.

Laisser le soleil intérieur
Se lever sur nos profondeurs
Pour enraciner l’Etre
Dans les terres de l’indicible absolu.
Danser, danser à chaque pas
Sur la musique des miracles,
Quotidiens, permanents,
Empruntes subtiles de l’Eternel.
Les mots sont incomplets
Pour panser nos blessures.
Si fragiles en leurs vérités,
Ils prétendent offrir une armure
A l’âme qu’ils enchaînent.
A la lumière du soleil intérieur,
Au service du Verbe mûr,
Ils essaiment des fleurs de Vérité
Et parfument de printemps les futurs
De l’âme qu’ils enchantent.

ML(2014)

Merci

Besoin de dire merci,

De l‘écrire aussi,

De le lire certainement.

Merci d’être ici,

D’aimer et être aimé,

Merci de m’aider à faire face

A l’absurde et à l’horreur de nos mondes.

Merci pour la beauté,

Qui transpire de la Nature, des créatures,

Et même de Nous, bipèdes immatures.

Merci pour le charme de l’expérience…

Qu’étais-je avant de naître,

Renaître disent certains ?

Nos questions affinent le dessin,

Nos images de l’essence.

Merci pour ces rires et ces sourires,

Même pour ces mots parfois durs,

Manifestant l’amour et sa démesure.

Besoin de dire merci

Pour ces moments où l’on se comprend,

De l’un au multiple.

Merci pour ces mots, ces silences,

En lesquels vibre la sagesse de l’espèce.

En Soi, vivre des univers voisins, liés.

Au-delà, en-deçà, vivre son altérité,

Cheminement, quête de Vérité.

Merci pour l’unique de chacun,

Chaque âme a son refrain.

Ne reste qu’à vivre et créer ses couplets

Pour échapper à la marche technicienne.

Merci de battre en Nous

Et d’éclairer nos rendez-vous solitaires.

Merci de nous proposer l’expérience

Et de même nous offrir le droit à l’ignorance.

Merci.

ML (2014)

Une Ile

Ressentir l’appel du large,
Le vent, la vue au lointain.
Importent peu les perspectives,
Tant que s’impose l’ouverture :
Le grand Oui pour la Vie,
Pour la Mort aussi…
Vivre le passage
Avec légèreté et profondeur.
Faire face aux tornades,
Aux ouragans invisibles des colères,
Aux nuages du traumatisme collectif.
Nous sommes hagards du vertige
Proposé par l’immonde
Et les déséquilibres barbares
De nos mondes incertains.

Nos îles font bien l’affaire
Pour s’évader de cet enfer.
Mais on voyage vite de nos jours
Et sommes liés bien au-delà des discours.
Alors, merci de prendre le large
Et de créer vos propres îles.
Cultivons nos terres avec amour,
On en a marre des discours,
Des impasses de nos détours.
Quel est le poids des masses, des continents,
Sur nos consciences et notre essence ?
Sous quelle forme la Vie continue l’Odyssée ?
Sommes nous déjà du passé ?

Univers en expansion :
Certains parlent de la fin d’un cycle,
Pourquoi pas, si c’est une spirale.
Nous sommes multiformes,
De passage dans la Matière.
Sous le voile des uniformes
Se cache toujours une infime lumière.
J’ai foutu le camp sur mon île.
J’y suis bien.
Il y a du passage par ici, de la Vie.
J’ai foutu le camp,
Mais je ne suis pas bien loin,
Il y a des sages par ici, de l’Esprit.
Nous sommes en Vie,
En guerre contre l’apathie.
Nous sommes libres
Au-delà de l’absurde.
Bienvenue !

ML (2014)