Humus

Je travaille l’humus de ma plume,
Je fourrage, je hume,
Et je retourne la masse…
Je bataille dans le vide,
Je fulmine, je hurle,
Et je me tais en mes mots.
Enfin, quelque chose transperce.
Une graine passée inaperçue.
Ca tremble, ça perce,
Et ça s’élève…
Vers le soleil, vers la lumière,
C’est ainsi que toute chose grandit.
Je me laisse surprendre,
Il est tant à apprendre.
Les branches se multiplient
En ramifications subtiles,
Avant que fleurs et fruits
Ne couronnent le travail.
La grâce des accomplissements,
Qui se fanent et se décomposent
Pour s’en retourner à la terre,
Toujours plus riche,
Mêlée de nouvelles molécules.
Le mycélium tisse en profondeur
Le tableau d’une Vie infinie.
L’humus de la Terre
Comme celui de l’éther,
Portent la vie à venir.
De la Matière à l’invisible,
Un même mouvement de prière
Adressée à l’astre invincible.

ML (2024)